Vital

News & commentary about the global health workforce
Vital Home

Venez à la rencontre de Marguerite Diarra. Son but est de former davantage de sage-femmes et d'améliorer l'accès aux soins maternels au Mali.

Photo par Amadou Iam Diallo pour IntraHealth International.


À l'occasion de la Journée internationale de la femme, nous célébrons des femmes comme Marguerite qui nous inspirent à #InvestInWomen.  


Par une matinée ensoleillée à l'école Vicenta Maria de Ségou au Mali, Marguerite Diarra démontre la gestion active de la troisième phase de l’accouchement en utilisant un Mama-U, un simulateur obstétrique/gynécologique représentant l'utérus d'une femme. 

Marguerite forme des sage-femmes qualifiées prêtes à s'occuper des femmes au Mali, en particulier dans les communautés rurales. Elle a grandi à Beleko, dans la région de Dioila, et est devenue sage-femme en 2016. Aujourd'hui, elle est enseignante permanente et se spécialise dans les soins obstétriques. 

Le Mali n'a pas assez de sages-femmes.

Le Mali, comme d'autres pays d'Afrique de l'Ouest francophone, ne dispose pas d'un nombre suffisant de sage-femmes qualifiées ou d'autres agents de santé. Il n'y a que 6,1 sage-femmes, infirmières et médecins pour 10 000 personnes, ce qui est bien inférieur au nombre recommandé, et la pénurie est encore plus grave dans les zones rurales. Cette situation entrave l'accès équitable des femmes aux services de santé, notamment aux soins maternels et à la planification familiale, et contribue aux taux élevés de mortalité maternelle. 

Au Mali, plus de 500 femmes sur 100 000 meurent lors de l’accouchement. De plus, la formation initiale traditionnelle n’outille pas assez les agents de santé pour faire face aux conditions de travail réelles.

Le projet Classroom to Care (C2C) d'IntraHealth, financé par la firme pharmaceutique Takeda, aide 12 écoles privées de santé comme Vicenta Maria à adopter une approche de l'éducation basée sur les compétences.   

L'approche par compétence est basée sur les besoins de la population.

Alors que la formation initiale classique consiste à élaborer des programmes par matière ou par objectif, les programmes de l’approche par compétence (APC) sont élaborés en fonction des besoins de la population et des compétences requises. Dans la formation classique, l'enseignant transmet les connaissances, tandis que l’APC est orienté sur la facilitation de l'apprentissage de l'élève.

C2C a formé 250 enseignants comme Marguerite au Mali, au Niger et au Sénégal sur cette approche. 


Photo par Amadou Iam Diallo pour IntraHealth International.


"Ces formations m'ont vraiment aidée à comprendre mon rôle d'enseignante, à prendre conscience de mes lacunes et à appliquer de nouvelles compétences", explique-t-elle. "Auparavant, les enseignants faisaient tout, mais avec l’APC, nous avons appris à placer l'étudiant au premier plan de sa propre formation. C'est à l'étudiant de prendre les devants, et à l'enseignant de le guider et de l'orienter. Cela a changé notre façon de préparer et de dispenser les cours", explique Marguerite. Cette nouvelle approche a rendu les cours plus interactifs et plus bénéfiques pour les étudiants.

"Nous mettons l'accent sur la pratique, qui est très importante dans leur apprentissage pour devenir des agents de santé compétents."

Marguerite supervise également les étudiants dans les centres de santé communautaires, les centres de santé de référence et l'hôpital de Nianankoro Fomba. "Je suis chargée de positionner les étudiants et de suivre le développement de leurs compétences. De temps en temps, nous nous rendons sur le terrain, car nous mettons l'accent sur la pratique, qui est très importante dans leur apprentissage pour devenir des agents de santé compétents".

Le projet a constaté que de nombreuses écoles de santé manquaient d'équipements de première nécessité. Il a donc déjà fourni des modèles anatomiques et d'autres matériels didactiques pour créer des laboratoires de compétences dans les écoles. 

"Le laboratoire de compétences va beaucoup nous aider", déclare Marguerite. "Nous avons déjà beaucoup d'équipements par rapport à d'autres écoles, mais il y a encore des lacunes. Par exemple, nous n'avons pas l'équipement nécessaire pour faire l'insertion de DU, le retrait ou encore l'examen d’autopalpation des seins. Nous n'avons pas non plus certains mannequins, et nous en avons besoin pour préparer les étudiants aux stages sur le terrain, afin qu'ils sachent ce qu'il faut faire lorsqu'ils prodiguent des soins aux patients". 

D'ici la fin du projet de cinq ans, C2C vise à ce que 580 enseignants du Mali, du Niger et du Sénégal soient formés sur l’APC, que 9 720 étudiants bénéficient d'une formation de qualité et qu'un laboratoire de compétences soit installé dans chaque école.

Parallèlement, il se concentre également sur la promotion de l'équité, de la diversité, et de l'inclusion (EDI) afin d'augmenter le nombre de diplômés en soins infirmiers et de sage-femmes, en particulier les femmes issues de communautés marginalisées. C2C a effectué des analyses situationnelles de l'EDI et utilise les résultats pour élaborer des plans spécifiques aux écoles. Ces plans permettront d’appliquer les meilleures pratiques de l’EDI afin de rendre les 12 écoles partenaires plus inclusives pour les étudiantes, d'améliorer leur bien-être ainsi que leurs résultats scolaires.