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Imams in Senegal Are Not against Family Planning


This piece originally appeared on Impatient Optimists.

en français

According to the March 15 Washington Post article “Family planning program in Senegal drawn into conflict with religious leaders,” Senegal’s family planning program clashes with the country’s traditional culture and religious beliefs. 

But the article presents a one-sided and stereotypical view of the reality of family planning in Senegal. It quotes one imam (or Muslim religious leader) and uses a few scattered quotes to suggest that all, or even most, Islamic leaders in Senegal are against family planning. 

This is not true. 

Planning births has been part of Islam for a long time, and we allow and encourage modern methods that allow for birth spacing. We see family planning as essential for the health of both mothers and children and for the wellbeing of families. Pitting Islam against modernization is not accurate; it fosters stereotypes of Muslims and Africa that we need to move beyond.

We have not been brainwashed by international donors to support family planning.

Allyn Gaestel, author of the article, wrote:

“Largely financed by international donors, the program is part of a global campaign that aims to give 120 million more women around the world access to contraception by 2020.

For supporters of the program, the benefits of contraception are clear: better health for women and children, economic benefits and smaller families.

This last justification, smaller families—and so smaller populations—has drawn the women’s health program into conflict with religious leaders and rekindled suspicions about the motivations for international aid.”

Yes, there are rumors in Senegal that Islam forbids family planning and contraception. We are working to dispel those myths. The interpretations of the Koran, our sacred text, that bolster those myths are simply not up to date. 

The Koran talks about donkeys as a major means of transportation and about withdrawal (or coitus interruptus) as a means of contraception. But today’s reality is different. We now have cars. We now have effective modern methods of contraception. 

In addition, there are verses in the Koran that encourage family planning. Mothers are encouraged to breastfeed their babies for at least two full years. The Koran even encourages birth spacing for financial reasons; the Prophet says people should avoid having children they cannot take care of.

We have not been brainwashed by international donors to support family planning. Our primary interest is the well-being of the people of Senegal. 

Senegal’s Network of Islam and Population—representing a large group of religious leaders—is working closely with the Ministry of Health, the Senegalese Network of Journalists for Health, Population, and Development, and other partners such as IntraHealth International to help dispel myths and to ensure that health workers are providing high-quality family planning services. 

We need to advance with the times to make sure that Senegal is not left behind.

The population of Senegal is evolving quickly. The use of modern methods of contraception is starting to increase. Within the last two years, the use of modern contraception has increased from 12% of married women to 16%. And it continues to grow. 

We want the world to know that we get it. We need to advance with the times to make sure that Senegal is not left behind. 

This piece was submitted to the Washington Post in response to the referenced article. The Washington Post declined to publish it. Other contributors authors were Mousse Fall, an imam with the Network of Islam and Population in Senegal; Papa Abdoulaye Faye of the Senegalese Association of Journalists in Health, Population, and Development; and Awa Cheikh Seye Ndiaye of IntraHealth International. 

Since 2000, IntraHealth has worked closely with the government of Senegal to develop the country’s family planning policies and programs. Through a grant from the Bill & Melinda Gates Foundation, we work closely with religious leaders, journalists, and other members of civil society to ensure women and their partners have access to high-quality family planning information, services, and contraceptives. 


Au Sénégal, les imams ne sont pas contre la planification familiale

D’après un article publié le 15 mars dernier par le Washington Post, le programme de planification familiale du Sénégal est incompatible avec la culture traditionnelle et les croyances religieuses du pays. Mais cet article présente un point de vue partial et stéréotypé de ce qu’est la réalité de la planification familiale dans ce pays. À travers les paroles d’un imam (ou chef de file religieux musulman) et quelques autres citations émaillant l’article, il est suggéré que l’ensemble ou même la plupart des leaders islamiques au Sénégal sont contre la planification familiale. Il n’en est rien.

La planification des naissances fait depuis longtemps partie intégrante de l’Islam et nous autorisons et encourageons l’usage de méthodes modernes permettant d’espacer les naissances. Nous percevons la planification familiale comme essentielle à la santé des mères et des enfants, ainsi qu’au bien-être des familles. Opposer l’Islam à la modernisation est un faux débat. Il véhicule des stéréotypes à l’encontre des musulmans et de l’Afrique que nous devons dépasser.

Il existe des rumeurs au Sénégal selon lesquelles l’Islam interdit la planification familiale et la contraception et nous œuvrons pour dissiper ces mythes. 

Allyn Gaestel, l’auteure de l’article, écrit notamment :

« En grande partie financé par les bailleurs de fonds internationaux, ce programme fait partie d’une campagne mondiale visant à donner à plus de 120 millions de femmes à travers le monde accès à la contraception d’ici 2020. Pour les partisans du programme, les bienfaits de la contraception sont évidents : des femmes et des enfants en meilleure santé, des avantages économiques et une réduction de la taille des familles. Cette dernière justification – à savoir des familles plus petites, et par essence une réduction de la population – a entraîné ce programme de santé destiné aux femmes dans un conflit avec les chefs de file religieux et ravivé des soupçons quant aux raisons motivant l’aide internationale. »

Oui, il existe des rumeurs au Sénégal selon lesquelles l’Islam interdit la planification familiale et la contraception et nous œuvrons pour dissiper ces mythes. Les interprétations  du Coran, notre texte sacré, qui soutiennent ces conceptions erronées ne sont tout simplement pas au goût du jour.

Le Coran fait référence aux ânes comme un moyen de transport majeur et au coït interrompu comme moyen de contraception. Mais, aujourd’hui, la réalité est différente. Nous avons désormais des voitures et disposons de méthodes de contraception modernes efficaces.

Par ailleurs, certains versets du Coran font l’éloge de la planification familiale. Les mères sont notamment incitées à allaiter leurs bébés pendant au moins deux années entières. Le Coran encourage en outre l’espacement des naissances pour des raisons financières ; le Prophète demandant aux individus d’éviter d’avoir des enfants dont ils ne peuvent s’occuper.

Nous n’avons pas subi de lavage de cerveau de la part des bailleurs de fonds internationaux pour soutenir la planification familiale. Notre intérêt premier est le bien-être du peuple sénégalais.

Au Sénégal, le Réseau Islam et Population, qui représente un groupe important de chefs de file religieux, travaille en étroite collaboration avec le ministère de la santé, l’Association des journalistes sénégalais en santé, population et développement, ainsi que d’autres partenaires tels qu’IntraHealth International pour aider à dissiper les mythes et à veiller à ce que les prestataires de soins dispensent des services de planification familiale de haute qualité.

La population sénégalaise évolue rapidement. Le recours aux méthodes de contraception modernes commence à augmenter. Au cours des deux dernières années, l’usage de ces méthodes est passé de 12% à 16% parmi les femmes mariées. Et cette croissance se poursuit.

Nous voulons que le monde comprenne que nous saisissons l’ampleur du problème. Nous devons vivre avec notre temps pour veiller à ce que le Sénégal ne soit pas laissé pour compte.

Cet article a été présenté au Washington Post en réponse à l’article référencé. Le Washington Post a refusé de le publier. D’autres auteurs ont contribué à l’écriture de ce blog : Mousse Fall, un imam du Réseau Islam et Population au Sénégal, Papa Abdoulaye Faye de l’Association sénégalaise des journalistes en santé, population et développement et Awa Cheikh Seye Ndiaye d’IntraHealth International.

Depuis l’an 2000, IntraHealth collabore étroitement avec le gouvernement sénégalais afin de développer les politiques et les programmes du pays en matière de planification familiale. Par le biais d’une subvention émanant de la Fondation Bill & Melinda Gates, nous œuvrons avec des chefs de file religieux, des journalistes et d’autres membres de la société civile pour veiller à ce que les femmes et leurs partenaires aient accès à des contraceptifs, ainsi qu’à des informations et des services de haute qualité en matière de planification familiale.